Le contrat légumes, emblème de l’esprit AMAP

9 septembre 2025 Non Par Amap du Créonnais

« Non, manger bio via une AMAP n’est pas toujours plus cher qu’en grande surface »
Petite tribune militante

Tribune libre : le contrat légumes, emblème de l’esprit AMAP

Contexte

Depuis les années 60, l’agriculture, devenue productiviste et industrielle, s’arc-boute autour de principes du passé et laisse des paysans et les paysannes sans revenu et sans perspectives : l’air, l’eau, la terre pollués ; des sols de moins en moins productifs ; une alimentation souvent de mauvaise qualité et pas chère mais si coûteuse pour la société et les générations futures.

Poussés par la grande distribution, les produits issus de l’agriculture (légumes, fruits, viande, etc.) sont de plus en plus standardisés et industrialisés depuis les années 60.
Ainsi, ils sont devenus plus beaux, sans défauts et se conservent bien plus longtemps mais leur qualité gustative et nutritionnelle a considérablement baissé. Toujours obligés de produire moins cher, les agriculteurs s’endettent pour agrandir leur exploitation, produisent souvent à perte et sont de plus en plus concurrencés par des pays étrangers aux coûts de production et aux normes environnementales inférieurs.
Les prix pour les consommateurs ne baissent cependant pas (voire augmentent fortement) et ces derniers, matraqués de fausses informations, s’habituent à cette malbouffe et deviennent fatalistes.

Pour les agricultures et les consommateurs, c’est perdant-perdant ; pour les industriels c’est gagnant.

Aujourd’hui, face au dérèglement climatique et aux poids des lobbies productivistes (FNSEA en tête, commerciaux (grande distribution), industriels (Lactalis par exemple) et financiers (spéculation ou états étrangers), l’agriculture est hors de contrôle et les petits producteurs locaux disparaissent les uns après les autres car délaissés par les consommateurs, peu ou mal informés par les média.

C’est au terme de ce constat que le principe de l’AMAP prend tout son sens, notamment à travers le contrat légumes.

——————————————————————————————————————–

Les légumes, emblème des AMAP

Le maraîchage est l’un des modes de production les plus soumis aux aléas et aux difficultés :

  • Souffrances liées au terrain : type de sol (l’Entre Deux Mers est en grande partie une terre très argileuse, donc difficile à travailler notamment pour les légumes racines), l’accès à l’eau, proximité des circuits de vente, etc.),
  • Souffrances liées aux aléas climatiques : grêle ou tempête qui détruisent des récoltes ou des serres, des excès ou des manques de pluies, l’absence ou l’excès d’ensoleillement ou de chaleur, etc.),
  • Souffrances des corps au travail : impact sur le corps et l’humeur dû au climat puisque le maraîcher travaille en plein air par tout temps,
  • Le stress et l’isolement : souvent les petits producteurs sont isolés de leurs voisins (pas le même rythme de travail), des autres producteurs voire de leur famille en raison de la quantité de travail que le maraîchage nécessite,
  • Une dévalorisation de sa production par les industriels et les consommateurs : par exemple, une tomate ancienne de pleine terre bio vaut-elle vraiment la même chose qu’une tomate F1 hors sol sortie d’une chambre froide ? En supermarché, cette dernière est souvent vendue au même prix voire plus chère.

Le dérèglement climatique accentue cn doublement de ses frais fixes (graines, engrais, matériel, etc.) et de sa charge de travail.

Être soutenue par des AMAP, c’est a minima avoir la possibilité de pouvoir démarrer une nouvelle saison après une saison moyenne ou mauvaise.

Le prix de son panier bio tient compte de ces facteurs ainsi que du coût de la main d’œuvre.
Contrairement à la grande distribution ou ailleurs, elle n’a pas augmenté ses prix depuis 4 ans et est parfois moins chère par rapport à des légumes conventionnels.

Il suffit de vérifier par soi-même et de ne pas laisser les préjugés ou la désinformation décider à votre place.